Laurent AUBONNET

Très attristée par ton départ je prends part à la peine de Yves et serai de tout cœur Près de lui pour te dire aurevoir

LOULOU Nous te visualisons tous, là, debout à mes côtés, regardant cette nombreuse assistance venue pour te rendre hommage, incrédule, tes yeux écarquillés et n’en revenant pas, tu me dirais ensuite en boucle ton étonnement. Alors je vais te lire les principaux termes et qualificatifs qui t’ont été adressés pour te décrire, tu sauras ainsi pourquoi nous sommes si nombreux autour de toi aujourd’hui. Apprécié de tous Authentique Compétent Douceur et gentillesse sincère Élégant et raffiné Espiègle Éternellement souriant avec l’entrain qui le caractérisait Exceptionnel Extrême gentillesse Fous rires Généreux Gentil, souriant, attentionné, magnifique Il a mis des étoiles dans tes yeux Joie de vivre Meilleur ami sincère Merveilleux souvenirs Notre ange adoré c’est envolé Passionné pour les voyages et les belles choses Personne tellement humaine Personne merveilleuse Respectueux Ruinart Sensible et honnête Serviable Son humour et son immense amour partagé Sourire éclatant, ultra-bright, solaire Toujours là pour nous aider ou nous soutenir Un collègue très cher Une belle personne J’ajoute humble, discret, qui pensait au bonheur des autres avant le sien et doux, tellement doux. Laurent s’excusait pour tout mais ça c’est familial, il n’a jamais cessé de s’excuser d’être malade, de s’excuser de nécessiter mon assistance, comme si c’était une corvée pour moi ! et n’a jamais cessé de s’excuser de me rendre triste ! Le soir lorsqu’on se couchaient tu me faisais souvent rire et même durant ta maladie dès que tu allais un peu mieux. Je te disais alors que tu étais mon petit clown et tu adorais ça. Nous étions devenus inséparables, je ne supportais plus de te quitter ne serait-ce que durant 3 jours et ça a énormément compté dans ma décision de quitter AF, même si toi tu aurais malgré tout préféré que je continue un peu car lorsque tu m’accompagnais en vol tu étais littéralement traité comme un Prince par tous les équipages tant tu débordais de gentillesse et de drôlerie. Je n’ai pas peur de vivre seul, non, ce qui m’est insupportable Laurent c’est de devoir vivre sans toi. Au revoir Mon Loulou Je t’aime à la folie

Laurent Faire un discours, c’est toujours compliqué… et aujourd’hui …çà l’est plus encore … Laurent était mon cousin, je suis donc la parole de sa mère, de sa sœur, de nous tous :sa famille… J’aurais pu refaire la chronologie de sa vie, son parcours, ses études, mais tout cela Stéphane vous la raconté… Aujourd’hui en ce jour funeste, je vais vous parler du Laurent qu’on a tous connu qu’on a tous aimé… Du Laurent rieur, du Laurent maniaque et moqueur, du Laurent généreux, du cuisinier hors pair, du Laurent perché et sensible, du Laurent râleur et stressé et surtout du Laurent qu’on a aimé… Je ne vous parlerai pas de nos weeks end au Bancillon quand on était gamin et qu’il m’emmenait en cachette faire de la moto, ni de nos Noëls en famille à la Fabrique, à saint Cyr ou au Bancillon. J’ai décidé de vous parler de « notre » Laurent, celui qui en vacances en famille aux États Unis pour les 40 ans surprise de sa sœur, s’est lavé sans faire exprès les cheveux avec la lotion gynécologique de ma mère pendant 5 jours… D’après son père Il n’avait jamais eu des cheveux aussi doux … Laurent également super organisateur de voyage, tellement organisé qu’il nous avait emmené voir le cirque du soleil à Las Vegas quasiment à la sortie de 16 Heures d’avion… Et bien le cirque du soleil… …je peux vous dire c’est très soporifique après une journée de voyage et 9 heures de décalage…. Nous nous sommes tous endormis lors du spectacle, chacun à notre tour …et personne n’avait vu les mêmes choses !! Un autre souvenir : Laurent apportant une bouteille de vin lors d’un repas à la maison et qui dit à mon mari : « tu verras ce vin, il parait qu’il est très bon… et mon mari qui lui répond. « Oui, je te confirme… il est très bon, car c’est moi qui te l’ai offert à Noël dernier !! » Ah oui, autre chose, maintenant que tu es parti… je peux te le dire… j’ai toujours envié ton dressing…. Rangement au millimètre près, méthodologie impeccable, classement quasi militaire et surtout quel choix… j’en bave encore !! Et ta passion pour les avions …Toi seul était capable de dire à 20h06 : « Regardez le petit point blanc dans le Ciel de Lyon s’est le « Genève – Rio » de la Lufthansa !! » … . Cette passion pour l’aéronautique t’a même poussé à l’extrême …à savoir épouser un chef de cabine principal d’air France au physique difficile mais à l’humour développé, c’est dire ton sens de l’abnégation et du sacrifice… Ton mari (qui lui ne s’appelle pas René) mais Yves …. Et qui tout de suite a su prendre sa place dans notre famille… jusqu’à ce qu’il devienne également une partie de notre famille… Et que dire de votre mariage « fort gay » … qui restera un moment unique de joie, de folie et d’amour… Aujourd’hui … l’ambiance est bien moins festive… mais je suis sûre que tu aurais adoré qu’on sourit et qu’on rit en ce moment…. Pour faire un bras d’honneur à ce « putain crabe » qui nous a tous tué un peu avec toi … Alors, un jour la peine partira, la plaie se refermera, la vie reprendra…. et toi de la haut, avec ta coupe de Ruinart à la main, tu souriras comme tu l’as toujours fait et comme tu le feras toujours dans nos mémoires et nos cœurs. Tu vas me manquer, Tu vas nous manquer

Mon très Cher Laurent,   C’est sur tes terres que je te lis et c'est devant la mer que je t’écris. Ici, à Marseille, où nous avions dit qu’ici ou à Trets nous nous retrouverions. Que je te ferai visiter les calanques sur mon cheval mécanique.   Tu m’as fait promettre de ne pas rouler vite et je comptais bien ne pas respecter cette promesse…   Espiègle, tu aurais hurlé que je ralentisse, une partie de toi courageuse, une autre confiante, drôle et insouciante.   Ce ne sera pas le cas.   Comme dis Zaho de Sagazan dans sa chanson tristesse: Qui va là? Tristesse, vous ne m’aurez pas ce soir. J’ai enfin trouvé la sagesse et désormais les pleins pouvoirs…   Ta visite ne sera pas. Elle ne sera plus.     Plutôt que de voir toutes les choses que l’on n’a pas eu le temps de faire, regardons toutes les choses que nous avons réussi à faire.   Tous les moments partagés, tous les moments de convivialité, tous les moments de bonheur, tous les moments de difficultés, tous nos moments de festivités, tous les moments de voyages, tous les moments pas sages.   Toutes les fois où nous devions nous rencontrer ton allant pour m’étreindre m’a toujours fait savoir à quel point j’étais important à tes yeux.  J’étais aimé.   Tu disais toujours: houuu bonjour bonjour bonjour mon petit marseillais préféré !   Le bateau fou sur lequel nous nous étions rencontrés la première fois et où tu m’avais donné ta carte de visite en me disant que c’était la première fois que tu rencontrais un arabe coquet. J’ai pris le compliment.   Tu m’as dit alors que tu étais President’s club, je t’aurai appris l’anglais et toi à ne plus regarder le passé.   Ton mariage avec Yves, nos voyages au bout du monde, la businessclass d’Air France dont tu m’auras montré non seulement le chemin mais aussi ses rouages.   Le décès de ton Papa où j’y ai appris la dignité.   Il y a dans ton départ quelque chose horriblement injuste qui nous est imposé et qu’il nous faut accepter; pire même, il faut nous soumettre à cette injustice. Comme écrire cet hommage du temps de ton vivant.   Ainsi va la vie…   Ainsi EST la vie où tu résides en chacun d’entre nous.   À Marseille, une communauté est profondément attristée. En son nom, je te fais part de sa profonde tendresse à ton égard.   Les amis célèbrent ta vie.   Car Oui ! aujourd’hui, il s’agit bien de ça. Célébrer la vie de Laurent Aubonnet.   La vie heureuse et joyeuse que tu t’es créée. L’univers que tu as su imposer à tout le monde. Avec courage, avec bravoure, avec panache.   Ta passion, tes décisions, ta vie, ton indépendance. Tu n’as jamais manqué à l’appel, tu ne t’es jamais manqué, tu es un gagnant, toi aussi, un conquérant.   Courageux, travailleur, tu as saisi les opportunités qui t’étaient proposées et sinon même, tu as été les chercher. Tu as bravé les épreuves avec tant de vaillance et tant de brillance. Tu n’as jamais manqué de fierté, la bonne ! celle qui permet d’accéder. Tu n’as jamais manqué d’audace et souvent, tu as maitrisé tes peurs et tes angoisses.   Mais quel Homme !!!   Quelle Homme extraordinaire Laurent Aubonnet !!   Les difficultés tu as surmontées. Une à une, dans l’endurance, avec brillance, avec élégance.   Parfois vulnérable, comme nous le sommes tous, toi seul ne voyait pas ta force, ta bonté, ton intelligence, ton charisme, ta générosité, ton courage et ton empathie pour nous autres.   Je t’ai toujours dit que tu aurais dû avoir ta propre émission de télévision, tu aurais fait rire la France entière. You belong on television Sir !   Je t’imagine paisible, reposé, apaisé et soulagé.   Alors sur ces quelques paroles, je prends un bout de toi pour me réchauffer lors de mes nombreuses escapades dans les calanques marseillaises Où, sous un ciel azur, une Méditerranée bleue verte turquoise, sous un soleil d’hiver car il ne pleut plus, je célébrerai ta vie et dame tristesse ne m’envahira pas.

Lorsque Yves nous a présenté Laurent il y a plusieurs années de cela, c’était bien sûr pour que nous l’accueillions chaleureusement dans notre famille… et le moins qu’on puisse dire c’est que ce fut mal parti. Laurent arrive donc pour la première fois dans notre maison provençale, la Casa Bonobo, et notre conversation porte rapidement sur le champagne et pose la grande question : les vins des maisons de champagne sont-ils forcément meilleurs que les champagnes de vignerons ? Je ne vous livrerai pas la réponse tout de suite, mais sachez que ce jour-là Laurent et moi étions en léger désaccord sur ce sujet et qu’à l’issue de cette conversation disons animée, je suis allé couper du bois au fond du jardin… seul. Bref, après avoir réduit en bûchettes quelques chênes, j’ai pu reprendre une conversation tout à fait agréable avec Laurent, mais sur un tout autre sujet. Voilà, Laurent est entré dans notre famille si vite et si bien, qu’il ne pouvait pas être simplement notre beau-frère, mais de façon évidente et nécessaire, notre frère-beau : Laurent est devenu notre frère et Laurent est beau, c’est aussi simple et aussi évident que ça. La Casa en Provence a ensuite accueilli la famille, les amis et les proches pour être le point d’attache où nous nous retrouvions toujours. Laurent y était – et y restera toujours – chez lui. Je ne peux pas évoquer Laurent sans parler de nos voyages, nombreux, joyeux, parfois courts, parfois plus longs. Nous avons traversé les océans et les continents, évidemment à bord d’un avion Air France (ils les connaissait tous), nous avons visité Tokyo et Rio, nous avons volé en hélico à Cape Town, en hydravion à Vancouver et en bimoteur à Boston. Nous avons traversé le Bosphore en bateau et nous sommes allé jusqu’au Machu Picchu, mais en train cette fois. Et naturellement, nous avons bu du champagne à chaque occasion. Le champagne vous l’avez compris aura marqué notre relation dès le début, et si j’y reviens sans cesse c’est parce que pour moi, le champagne est ce qui décrit le mieux notre Laurent : une lumière étincelante, une légèreté pétillante, des bulles qui naissent le long d’une flûte, dansent et éclatent dans un instant de bonheur insouciant, l’annonce d’une fête. Le champagne c’est l’humour, la finesse, l’esprit qui caractérisent Laurent, lui qui pouvait nous entrainer dans des fous rires infinis sur un simple bon mot. Je me souviens d’un soir, dans ce restaurant parisien où Denis et moi avons nos habitudes, Laurent commande une bouteille d’eau et le serveur pour amuser la galerie de lui dire « une grande pétillante, comme moi ? » et Laurent de répondre très simplement « je la préfère fraîche, s’il-vous-plait ». Voilà Laurent, qui encore maintenant, peut nous faire sourire malgré l’immensité de notre chagrin. Aujourd’hui, et pour vous donner la réponse de notre tout premier débat, la cave de la Casa est remplie du champagne de la maison Ruinart que Laurent aimait tant. Et nous en boirons chaque bouteille avec toi, Laurent, en riant à nos souvenirs et en pleurant notre bonheur enfui. C’est promis.

Mon cher Laurent, nous nous sommes rencontrés il y a 14 ans, presque jour pour jour. Nous étions en boîte à Bruxelles, musique techno house à fond, bien évidemment. Nos relations respectives ne faisaient que démarrer, toi avec ton doudou et moi avec mon chouchou. Nous avons parlé pendant des heures, et dès le premier moment, j’ai ressenti ton énergie positive, ta bienveillance, la douceur dans ton regard et ton sourire rassurant. En fait, sur une chose, je m’étais trompé : j’ai parlé pendant des heures mais en anglais, et du coup, tu n’avais rien pigé ! Mais pour le reste, non, je ne me suis pas trompé ! Merci mon ami, merci pour ton amour. Merci d’avoir répondu à toutes mes questions sur l’accord du participe passé – si tu ne me crois pas je demande à Nathalie, elle saura répondre, elle a gagné beaucoup de concours – tu me disais parfois. Merci pour la recette de la crique lyonnaise. Merci pour tout. Au revoir Laurent, je t’aime !